En cette veille de réveillon du jour de l’an , avez-vous fini vos préparatifs ou faites-vous partie de ceux qui vont fiévreusement retravailler leur décor et leur menu jusqu’à l’arrivée de leurs invités ?
Cette dernière soirée avant le lever de rideau sur 2019 est un bon prétexte pour revenir sur l’année écoulée et tracer encore quelques lignes estampillées 2018 .
J’aurais du mal à qualifier les mois écoulés .
Je dirais que ce fut pour moi une « drôle d’année » , qui pour être riche en rebondissements et en surprises , fut aussi une année de changement et d’épreuves . Parmi les grandes surprises , la création de ce site , le cauchemar qu’ont représenté ses difficultés techniques , mais aussi et surtout les amitiés qu’il a pu générer et que je mesure déjà en à peine un mois de reprise au nombre de messages et de demandes sur Facebook . Une autre belle surprise , après un temps d’immobilisation , le fait d’avoir pu attaquer beaucoup plus vite que prévu les articles destinés aux français . Eléments essentiels au Pont de Soie et très importants pour moi , qui jusque là n’avais connu qu’un lectorat japonais et avais ce désir de transmettre le Japon que je connais à ceux qui partagent le même amour de l’archipel , comme à ceux qui l’ont parfois méconnu , et qui suite à un documentaire ou une lecture , ou un jeu vidéo ont soudain envie d’en savoir plus .
L’amour du Japon est polymorphe . Vivace ou ténu , nourri de documentaires ou étayé par des études spécialisées , si l’on se penche sur l’expérience japonaise de chacun , on se rend facilement compte qu’il est aussi unique et propre à celui qui le vit que toute autre histoire d’amour .
Bien que le Japon soit désormais une destination parmi tant d’autres , l’éloignement lui confère encore un lustre particulier .
Que l’on choisisse de découvrir le pays , de le vivre définitivement sur place ou en « CDD » à plusieurs reprises dans l’année , en tant qu’étranger , l’on est automatiquement confronté à la question de l’altérité de culture et de compréhension , aux a priori et selon son expérience nippo-étrangère , il va sans dire qu’il s’agit souvent là d’une belle leçon d’humilité .
En tant que japonisante , j’ai été souvent confrontée à une idée reçue particulièrement récurrente : poursuivre le Japon à ce point correspondrait à un désamour , voire même une trahison vis-à-vis de son pays d’origine . Faux . C’est d’ailleurs ce qui est tellement délicat . Quoi que l’on veuille bien en dire , « choisir » de se consacrer à une culture ne revient pas forcément à renoncer à la sienne propre . Je crois pouvoir affirmer qu’au contraire , connaître et aimer ses origines permet une réceptivité plus grande à l’autre en permettant d’engager le dialogue et de s’enrichir mutuellement .
Ne nous leurrons pas , vivre entre deux cultures n’est pas de tout repos . Bien souvent on ne peut pas employer une autre expression qu' »avoir les fesses entre deux chaises » pour qualifier la chose .
En effet , le pas de deux est somme toute assez évident : passion et bonne volonté font bon ménage , et les résultats sont généralement probants . L’étranger qui aime le Japon ressent toute la complexité d’une situation ambigüe quelquefois à des yeux extérieurs, due à son rapport à ses origines et à celui au Japon . Plutôt qu’un pas de deux , il lui faut exécuter un pas de trois .
Après des débuts difficiles cette année , mais grâce à vos retours , je me propose de donner des clés pratiques , des témoignages pour réflexion .
La raison d’être d’un pont est de permettre à qui le veut de traverser d’une rive à l’autre : tout en ambitionnant à la longue un développement du Pont de Soie , il restera fidèle à sa vocation première , en évitant soigneusement de sombrer dans l’info frelatée mais bien taguée .
Sur cette première ambition exprimée pour l’avenir immédiat de ce site , azuréenne et fière de l’être , je vous souhaite de belles fêtes et vous dis « à l’an qué vèn » .